Retour sur la manifestation « Art et restructurations »: Quand La rencontre du discours scientifique avec la création artistique permet des correspondances inédites
Les œuvres d’art apportent une vision complémentaire de celles issues des travaux des chercheurs en économie, en sociologie ou en gestion. Images, films, personnages, romans, poèmes, chansons… décrivent les profondeurs des situations de restructurations et des différentes parties prenantes. Plusieurs niveaux et angles de lecture, plusieurs points de vue co-existent et se conjuguent : l’invisibilité, la complexité, le symbolique,…
Les restructurations d’entreprises font partie du paysage économique et social. La récente période de crise ne fait que les raviver, les multiplier et les accélérer. Leurs conséquences en termes économiques, sociaux et humains, pèsent lourd sur la société, alors que les discours dominants occultent ces effets néfastes ou le minimisent.
Dans le même temps, nombre d’artistes, plasticiens, musiciens, cinéastes, romanciers, essayistes, poètes… investissent le champ socio-économique en créant des œuvres critiques et impliquées socialement ou politiquement. D’autres initiatives émanent de celles et ceux qui vivent ou subissent un contexte de restructuration, et donnent naissance à une production artistique, une pièce de théâtre par exemple.
Ces œuvres d’art s’attachent, directement ou de manière plus métaphorique, aux situations de restructuration. Elles permettent de capter, mieux que d’autres formes représentationnelles, ce qui est de l’ordre du symbolique, de l’affectif, de l’expérientiel. Semblables en cela aux chercheurs, et pourtant bien différents, les artistes nous éclairent sur ces phénomènes de société complexes et sur leurs effets. Leurs œuvres s’inscrivent dans le cadre des relations contemporaines entre les arts et le monde économique, qui connaissent un intérêt croissant.
Convaincu du potentiel d’une telle lecture décalée, le groupe de recherche « Restructurations » du laboratoire de recherche GREGOR (IAE, Paris 1 La Sorbonne), a lancé début 2011 un cycle de recherche européen avec le laboratoire WLRI (Working Lives Research Institute/ London Metropolitan University) et le LENTIC (Laboratoire d’études sur les nouvelles technologies, l’innovation et le changement/ HEC Liège), intitulé Arts et Restructurations. Il a reçu le soutien de la Commission Européenne (programme PROGRESS). 5 séminaires ont réuni une quarantaine de chercheurs, artistes, managers, syndicalistes, à Paris Londres et Liège.
Trois dimensions du rapport entre arts et restructurations ont été retenues et ont servi de grille d’analyse.
L’art comme matériau :
L’art pourrait-il nourrir la compréhension des mécanismes et processus sous-jacents aux restructurations?
L’art comme représentation :
L’art, miroir révélateur des représentations mentales qui sous-tendent les restructurations ou véhicule d’institutionnalisation des pratiques ?
L’art comme dispositif :
La rencontre du discours scientifique avec la création artistique permet des correspondances inédites d’où émergent des possibilités pour de nouvelles expériences et enquêtes. Ce sont ces ouvertures de deux champs l’un par l’autre que la manifestation des 9 et 10 mars veut vous faire partager.
Télécharger le programme de la manifestation: art et restructurations