Retour sur le Grand débat Reseau Intelligence de la complexité: » Ensemble citoyens et scientifiques, attachons nous à « metttre la science en culture » – 18 janvier 2012
« Par delà les discours sur les politiques institutionnelles de recherches scientifiques, la culture collective des communautés scientifiques ne peut-elle évoluer lorsque se manifeste la pression collective des communautés citoyennes devenant conscientes de leur responsabilité épistémique : légitimer socio culturellement les ‘connaissances scientifiques’ effectivement enseignées et mises en oeuvre au sein des sociétés.
Les décrets importent mais ne suffisent pas. L’émergence d’une culture citoyenne responsable s’exprimant dans les actions collectives, et par là, ‘restaurant toutes les solidarités entre tous les phénomènes’, peut désormais être reconnue. Elle ne sépare plus la rigueur scientifique de la probité intellectuelle du citoyen, l’Epistémè de la Doxa. Se manifestant sous mille formes, elle peut infuser dans les cultures épistémiques des communautés scientifiques institutionnalisées aujourd’hui tropsouvent encore pétrifiées dans un paradigme que l’on peut qualifier de ‘post scientiste’. Laquelle, récursivement infuse au sein des cultures citoyennes.
En n’ignorant pas ces interdépendances, les relations entre les communautés de citoyens et les communautés de scientifiques (et non entre les concepts ‘Science et Sociétés’), participent au développement effectif d’une Politique de Civilisation. De multiples et diverses reliances entre citoyens scientifiques (chercheurs et enseignants) et praticiens (actifs dans tous les types d’organisations sociales privées et publiques) se développent depuis de nombreuses années. Les uns et les autres ne se résignent plus à des appels faciles à une interdisciplinarité toujours réduite à la pluridisciplinarité, faute de remise en question des références épistémiques d’appui : l’expert scientifique, en déterminant les ‘méthodes d’expertise dites scientifiques’, ne doit-il pas enfin être conscient qu’il impose inconsciemment les fins de ses méthodes au citoyen sans que ce dernier, riche de ses expériences d’action réfléchie, puisse et doive les questionner, les critiquer et s’interroger sur leur légitimation socio culturelle ? »
Ce discours introductif de Dominique GENELOT a donné le « La » de la manifestation organisée par le Réseau Intelligence de la Complexité le 18 janvier 2012. Parmi les thèmes abordés:
« La réflexion sur la science doit faire partie intégrante de la culture citoyenne » :
1. Jean-Louis LE MOIGNE : « Faire passer la raison du pourquoi au pourquoi pas » dans le monde de la pensée scientifique, comme dans le monde de l’action
citoyenne, en s’exerçant à la critique épistémologique des connaissances enseignables et actionnables.
2. Matthieu CALAME : « Une recherche scientifique qui fait le jeu de la démocratie »
3. Jean-Paul BAQUIAST : « Scientifiques et citoyens participent de l’évolution de l’anthropo-techno-cène »
« Agir et Penser en complexité : Citoyens et Scientifiques inséparablement concernés »
1. Edgar MORIN : « « Il n’y a pas de déduction logique de la connaissance à l’éthique, de l’éthique à la politique »
2. Philippe FLEURANCE : « Au delà de la science normale ? Pour une nouvelle alliance des savoirs et de l’action »
3. Jean Michel PANOFF : « La biologie soulève des questions qui nécessitent urgemment d’être collectivement posées »
4. Robert DELORME : «‘Comment savoir ?’, un questionnement épistémique, inséparable de ‘Que faire ?’, un questionnement comportemental »
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L’enregistrement video intégral de ce Grand Débat, réalisé par Vincent Guilloux, est disponible sur le site MCX : Cliquer Ici