3eme colloque de l’ARIMHE: Territoire(s), Entrepreneuriat et Management – le vendredi 28 novembre Université d’Avignon
L’Association pour la Recherche Interdisciplinaire sur le Management des Entreprises organise le 28 novembre 2014 son 3e congrès autour du thème « Territoire(s), entrepreneuriat et management ».
Le territoire est sur l’agenda de recherche, perçu comme une dimension importante de la compétitivité des entreprises. De multiples travaux s’y intéressent, en provenance de l’économie, de la gestion ou de la sociologie. Un double questionnement peut émerger.
Si les caractéristiques, l’attrait ou les particularités des territoires suscitent l’intérêt, l’accent est de plus en plus mis sur leurs propriétés en termes de compétitivité, qu’il s’agisse de spécialisation ou d’impulsion de dynamiques entrepreneuriales. Que l’on songe aux travaux précurseurs de Marshall, de Piore et Sabel, ou à ceux plus récents de Rugman et Porter, le territoire et le cluster font l’objet d’interrogations récurrentes. Plus récemment, les pouvoirs publics, et l’accent mis sur les divers réseaux territorialisés d’organisation (SPL, pôles de compétitivité, etc.) ont renforcé l’intérêt des chercheurs en sciences de gestion, conduisant à la multiplication des publications à l’étranger (Advances in Strategic Management, 2003) comme en France (numéros spéciaux de la RFG ou M&A).
Dans le même temps, les disciplines du management et de l’entrepreneuriat entretiennent des relations avec des territoires distincts, voire donnent lieu à une extension vers de nouveaux « territoires » d’investigation. Que l’on songe aux évolutions dans le champ du management public, à la préoccupation croissante en matière de management des organisations de santé, d’économie sociale et solidaire ou d’entrepreneuriat social, et de modes de management alternatifs, des pratiques diverses apparaissent, qui appellent à des questionnements nouveaux.
Le 3ème congrès de l’ARIMHE permettra donc un état des lieux des connaissances et des perspectives ouvertes par la question de la connexion entre territoire(s), entrepreneuriat et management, en provenance des diverses disciplines (gestion, droit, économie, géographie, sociologie) et des sous-disciplines de la gestion (entrepreneuriat, logistique, GRH, stratégie, etc.).
Plusieurs axes sont proposés ci-après sans être limitatifs des soumissions attendues. Ils visent à décliner les différentes approches du territoire.
Axe 1 – La proximité dans une perspective inter ou pluridisciplinaire
L’économie de la proximité considère les territoires comme des construits socio-institutionnels, dont l’émergence et le développement se fondent sur des ressources « révélées » et impliquent des apprentissages collectifs. Etablissant une distinction entre différentes formes de proximité (institutionnelle, organisationnelle, cognitive, axiologique, etc.), cette conception des territoires est réceptive à des analyses en sociologie, gestion et géographie. Ainsi, sous l’angle pluri ou interdisciplinaire, elle interpelle le management des ressources et des organisations. Mais dans cette perspective, sont aussi attendus des travaux mettant l’accent sur des problématiques renouvelées du développement local ou de l’aménagement du territoire.
Axe 2 – L’ancrage territorial de l’entrepreneuriat social
L’entrepreneuriat social peut se caractériser par référence aux critères retenus par le Mouvement des entrepreneurs sociaux français et le réseau EMES (réseau de recherche européen sur les entreprises sociales en Europe) : un projet économique marqué par un modèle économique viable et une autonomie vis-à-vis des pouvoirs publics ; une prise d’initiative citoyenne articulée à une prise de risque économique ; une finalité sociale (intérêt collectif ou général, utilité sociale, impact social) ; une lucrativité nulle ou limitée ; une gouvernance démocratique. Ces caractères ou propriétés font-ils de l’entrepreneuriat social un modèle spécifique dont l’un des principes clés serait l’attachement de l’activité ou de l’organisation à son territoire d’implantation ? L’ancrage serait-il en lien avec des besoins économiques et sociaux localisés ? Existe-t-il des coalitions territoriales ? Peut-on observer des logiques endogènes de constitution de réseaux ou de pôles de coopération situés ?
Axe 3 – Territoire et organisation de systèmes productifs
Les réflexions sur l’organisation des systèmes productifs et les modèles d’organisation se développent ces dernières années, et le territoire en constitue une composante essentielle. Si la question du management des stratégies de coopération et des structures en réseau qui en résultent est toujours posée, se posent désormais celles de la gouvernance des pôles de compétitivité, des écosystèmes d’affaires et de toutes autres organisations dites « en réseaux » mobilisant des ressources et des compétences détenues par des acteurs juridiquement et financièrement indépendants sur un même territoire. Ne pourrait-on trouver là les fondements d’un nouveau modèle de développement économique plus soucieux des dimensions sociales/sociétales et environnementales de tous et de chacun ?
Axe 4 – Logistique, supply Chain management (SCM) et transports : quels impacts sur l’aménagement et l’organisation des territoires ?
Avec la mondialisation, les échanges commerciaux internationaux s’intensifient et accroissent les besoins en logistique et en transport. A la mesure du développement d’une zone géographique donnée, d’un espace économique de libre-échange, d’un pays et de ses régions, ces besoins remettent sans cesse en question la gestion des flux de marchandises à un instant précis et sur un espace donné. Toute l’organisation du/des territoire(s) est finalement en cause. Des investigations sont alors nécessaires sur des thématiques aussi variées que : stratégies supply chain et mondialisation, collaboration et mutualisation, supply chain et relation inter-organisationnelle, mesure et pilotage de la performance logistique, stratégies d’achats, prestation de services logistiques, espace et distribution, logistique durable, logistique du e-commerce, logistique urbaine, espaces et modes de transport (maritime, fluvial, ferroviaire, aérien, routier), etc.
Axe 5 – Le territoire et le développement durable : GRH territorialisée, entrepreneuriat et management environnemental
Le développement durable des territoires constitue un enjeu fort des prochaines décennies, ne serait-ce que pour répondre aux attentes des institutions dans le cadre des agendas 21. Au-delà de ces démarches formelles, c’est tout le paysage qui se transforme sous l’influence d’une pression sociétale. De nombreuses disciplines peuvent être mobilisées pour progresser autour de la définition d’un développement économique respectueux des ressources humaines et environnementales (triple bottom line : people, planet, profit, Rio 1992). Les initiatives entrepreneuriales associées aux logiques de territorialisation et de mutualisation permettent de réaliser un maillage propice à des actions à la fois très proches des besoins immédiats et ponctuels, et des défis plus transversaux.
Axe 6 – Les nouveaux territoires du management et de l’entrepreneuriat
La problématique du territoire peut aussi se lire en termes d’activités. Les pratiques de management développées dans les entreprises privées se voient de plus en plus appliquées au secteur public, au secteur culturel ou à celui de la santé. Par des phénomènes de mimétisme et de mode analysables à travers les grilles théoriques telles celles fournies par DiMaggio et Powell (1983) ou Abrahamson (1996), il est intéressant d’étudier le New Public Management, ou bien les dynamiques à l’oeuvre dans les secteurs de la santé ou bien de la culture et du patrimoine et leurs effets en termes de performance, organisation, etc. Sommes-nous en face d’un simple maquillage des principes de fonctionnement traditionnels de ces secteurs (phénomène de découplage) ou face à une véritable révolution dans leur culture managériale ?
Axe 7 – Une approche critique pour explorer de nouveaux territoires : les futurs paradigmes
Les Critical Management Studies (CMS) prennent une place croissante dans les approches critiques du management et en entrepreneuriat. Suite à une crise du management et du positivisme (Grey et Willmott, 2005), les CMS prennent progressivement leur place, dénonçant ce qui va de soi (par la dénaturalisation) et une vision unique de la performance (choix d’anti-performativité). Le rejet de l’idée de neutralité et d’universalité va donner lieu à de nombreuses réflexions qui permettent d’explorer de nouveaux territoires du management et de l’entrepreneuriat : des modèles d’entrepreneuriat non occidentaux et des modèles de management ne visant pas uniquement la maximisation du profit.
Plus d’infos: http://www.arimhe.com/
Télécharger le programme: arimhe-pra-programme-27-octobre